
Rester assis longtemps, croiser les jambes, écraser son bras sous sa tête ou porter des vêtements très serrés… Autant de situations qui peuvent engourdir nos membres ou provoquer des fourmillements passagers. Cette sensation de membre endormi est appelée paresthésie. Elle est provoquée par la compression d’un nerf et disparaît généralement en bougeant. Mais lorsqu’elle persiste, les engourdissements requièrent une consultation : ils peuvent relever de la médecine vasculaire, de la neurologie ou de la rhumatologie.
Les causes fréquentes des fourmillements
En dehors d’une mauvaise position, plusieurs troubles peuvent être en cause. Le plus fréquent est une mauvaise circulation veineuse : celle-ci peut s’accompagner de lourdeurs, d’œdèmes et de picotements, surtout en fin de journée. Des problèmes lombaires comme une hernie discale ou une sciatique peuvent, eux aussi, provoquer des irradiations douloureuses, des brûlures ou des fourmillements le long de la jambe ou jusque dans le pied. Certaines maladies artérielles peuvent également entraîner un engourdissement à l’effort, mais qui disparaît au repos.
Que faire pour les éviter ?
En cas de sédentarité, des gestes simples suffisent : levez-vous et marchez un peu toutes les heures, étirez-vous régulièrement. Surélever les jambes au repos quand c’est possible est aussi une bonne initiative : en effet, l’immobilité prolongée et le croisement des jambes provoquent la stagnation des liquides dans les membres inférieurs.
En cas de symptômes évocateurs d’insuffisance veineuse (gonflement des chevilles, lourdeur…), qui peuvent s’amplifier par temps chaud, la marche et les douches fraîches sont efficaces. Si besoin, les bas, les chaussettes ou les collants de contention exercent une pression dégressive pour aider à réduire le gonflement.
Neuropathies et carences
Les atteintes des nerfs périphériques, appelées neuropathies, sont une cause fréquente de paresthésies persistantes. Dans le diabète, elles débutent souvent par des sensations anormales aux pieds, qui remontent progressivement le long de la cheville. Certaines carences, notamment en vitamine B12, favorisent aussi ces symptômes : les nerfs sont lésés, ce qui se manifeste par des picotements des mains et des pieds, parfois avec des troubles de l’équilibre ou de la marche. Un simple dosage sanguin permet de confirmer le déficit, qui se corrige par une supplémentation. Une consommation excessive d’alcool peut, elle, causer une neuropathie alcoolique, nécessitant un bilan complet. Il faut aussi savoir que les paresthésies figurent parmi les effets secondaires de certains traitements lourds, comme la chimiothérapie.
Enfin, le syndrome des jambes sans repos est un trouble neurologique se traduisant par des picotements inconfortables le soir, imposant de bouger pour être soulagé. Des traitements médicamenteux existent.
Quand faut-il consulter ?
La plupart du temps, ces fourmillements sont bénins, mais certains symptômes doivent pousser à consulter sans tarder. Si la paresthésie se prolonge, sans cause évidente, ou qu’elle s’accompagne d’un œdème ne touchant qu’une jambe, avec rougeur, sensation de chaleur et fossé à la pression, il faut vite agir. Cela peut en effet être un risque de thrombose veineuse. S’il y a des troubles moteurs ou de la vigilance associés à un engourdissement, ainsi qu’une faiblesse d’un côté du corps, il faut également consulter rapidement pour éliminer le risque d’AVC ou AIT.
Justine Ferrari




Picotements, engourdissements, sensations de fourmis dans les orteils ou les mollets… On les appelle paresthésies dans le langage médical. Et si elles sont fréquentes, elles sont aussi bien souvent transitoires. Ces fourmillements peuvent toutefois révéler un problème neurologique ou vasculaire.