Les soignants vivent une réalité faite d’urgences impromptues et de responsabilités lourdes. Chaque geste, chaque décision pèse sur leur équilibre personnel. Pourtant, derrière leur dévouement, se cache souvent une détresse silencieuse, trop longtemps reléguée au second plan.
C’est pour évaluer précisément l’ampleur de cette fragilité que la Mutuelle Nationale des Hospitaliers (MNH), en partenariat avec Odoxa, a lancé en mai 2025 son baromètre annuel dédié à la santé des soignants et du personnel hospitalier. Cet outil vise à dresser un état des lieux rigoureux de leur bien-être psychologique, en croisant perception individuelle, conditions de travail et besoins en formation, afin de proposer des pistes d’amélioration concrètes au cœur des établissements de santé.

Plus d’un tiers des médecins se déclarent en mauvaise santé psychologique – soit 2,5 fois plus que la moyenne nationale et six points de plus qu’en 2024 – selon le baromètre MNH-Odoxa sur la santé des soignants et personnels hospitaliers, publié en mai 2025. Parmi l’ensemble des professionnels de santé, 56 % affirment ressentir fréquemment de l’anxiété, du stress ou une charge mentale excessive liée à leur travail. Et ce taux grimpe à 58 % chez les infirmiers. Deux raisons principales sont pointées : une surcharge de travail (75 %) et des situations de violences récurrentes sur le lieu d’exercice (54 %). L’étude met également en lumière un déficit de formation : 83 % des soignants estiment ne pas avoir été suffisamment préparés à la gestion du stress. Et chez les moins de 35 ans, 42 % disent avoir déjà rencontré des troubles psychologiques dès leur formation.
Sophie Lupin
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