La biodiversité désigne l’ensemble des êtres vivants ainsi que les écosystèmes dans lesquels ils vivent mais aussi les interactions des espèces entre elles et avec leurs milieux. Terme apparu dans les années 1980, il est parfois galvaudé. Voici comment apprendre à distinguer les vraies informations des idées reçues.

L’Amazonie est le poumon de la planète 

FAUX. Le principal poumon de la Terre n’est pas la forêt amazonienne mais l’océan. C’est, en effet, le phytoplancton présent dans l’eau qui produit plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons. Composé de cyanobactéries et de microalgues issues de plusieurs milliers d’espèces différentes, qui restent en suspension à la surface de l’eau et dérivent au gré des courants, il fabriquerait entre 50 et 85 % de l’oxygène alors qu’il ne représente que 1 % des organismes capables de produire du dioxygène !

L’ours polaire est en voie d’extinction

FAUX. En moins de trente ans, l’ours blanc est devenu un symbole du changement climatique et l’un des animaux considérés comme les plus en danger. Or, selon les spécialistes, si cet animal est actuellement menacé d’extinction, il n’est pas en voie d’extinction. La population estimée est passée de 10 000 ours polaires dans les années 1970 à environ 26 000 aujourd’hui. L’espèce est donc, pour l’heure, considérée comme vulnérable par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

 On ne connaît que 20 % du vivant

VRAI. Les scientifiques sont parvenus à décrire 2 millions d’espèces sur terre. Parmi elles, 1,3 million sont des animaux, 375 000 des plantes, 135 000 des champignons, 10 000 des bactéries, 3 000 des virus et les 27 000 restantes des organismes unicellulaires. Or au moins 8 millions d’espèces, soit 80 % des espèces, restent à répertorier. La diversité du monde marin est, en effet, encore méconnue en raison de la difficulté à y accéder dans les profondeurs.

La France est l’un des pays abritant le plus d’espèces menacées

VRAI. La France figure parmi les dix pays comptant le plus grand nombre d’espèces mondialement menacées selon la liste rouge des espèces menacées. Et 68 % des habitats menacés au niveau européen sont également situés en France métropolitaine.

En France métropolitaine, 14 % des mammifères, 24 % des reptiles, 23 % des amphibiens et 32 % des oiseaux nicheurs sont menacés de disparition tout comme 19 % des poissons d’eau douce.

Le plastique se retrouve en mer après avoir été transporté par le vent

FAUX. Issu à l’origine de la transformation du charbon, du pétrole ou du gaz naturel, et plus récemment de l’amidon de maïs, de la canne à sucre ou du marc de café quand il est biosourcé, le plastique retrouvé en mer y parvient en empruntant les fleuves. Transporté par les eaux de pluie, il provient des rejets industriels, des dépôts sauvages, des déchets abandonnés ou d’un mauvais fonctionnement des systèmes de collecte des déchets. Entre 8 et 12 millions de tonnes de plastique terminent ainsi chaque année dans les océans selon l’Office français de la biodiversité (OFB).

Les abeilles sont les seuls insectes pollinisateurs

FAUX. Si les abeilles assurent environ 80 % de la pollinisation, elles ne sont pas les seules à jouer ce rôle. Ainsi, il existe d’autres pollinisateurs comme les papillons, les guêpes, les mouches, les coléoptères mais aussi certains oiseaux comme le colibri ou les chauves-souris. Ces animaux ont une mission très importante pour l’alimentation humaine car ils assurent le transfert des grains de pollen entre les plantes à fleurs. Parmi les espèces de plantes cultivées, 60 à 80 % dépendent, au moins en partie, des pollinisateurs pour produire des graines ou des fruits ce qui représente environ 35 % de la production alimentaire mondiale.

 

Violaine Chatal