L’enquête « Le Maire employeur, protecteur de ses agents » de mai 2025* permet d’observer les défis de finance et d’attractivité qui attendent les collectivités au prochain mandat. Focus sur les grandes tendances de cette 2e édition, sur les évolutions par rapport à la 1ere édition de cette enquête, notamment concernant la protection sociale complémentaire (PSC).
Finances et attractivité, les défis du prochain mandat
A quelques mois des élections municipales, l’enquête Union Mutame-Courrier des maires met en lumière les attentes et préoccupations des collectivités.
Sans surprise, la principale difficulté concerne les contraintes financières. Près des deux tiers des collectivités interrogées considèrent qu’elles ne disposeront pas des ressources budgétaires nécessaires pour assurer la mise en œuvre de leurs politiques publiques au cours du prochain mandat. Seules 29 % sont confiantes quant à leurs capacités de mise en œuvre.
Dans ce contexte contraint, les collectivités auront, pour le mandant 2026-2032, à relever un défi de taille : celui de l’attractivité, pour recruter et fidéliser les agents, et pour assurer la continuité des services publics et le maintien de leur qualité. L’attractivité ressortait déjà dans la 1ere enquête de l’Union mutame comme une priorité absolue pour environ un tiers des collectivité.
La cohésion d’équipe, l’attrait de la rémunération, l’amélioration des conditions de travail, les possibilités d’évolution et la protection sociale, avec une meilleure couverture en santé comme en prévoyance constituent les principaux leviers pour renforcer leur attractivité et susciter des vocations. Ces mêmes leviers étaient également identifiés l’an passé pour favoriser la qualité de vie au travail (QVT) des agents.
- Les collectivités de taille importante mettent l’accent, cette année, sur la nécessité de renforcer l’action sociale et notamment les différentes aides à la famille.
- Les collectivités de taille plus petite taille ciblent, quant à elles, le fait de pouvoir offrir aux agents une évolution de carrière ou une mobilité.
- Les élu(e)s, enfin, pointent la nécessité de préserver les liens de proximité avec les usagers et le public et de proposer davantage de formations aux agents.
A noter : les collectivités mettent en exergue un autre levier qui est celui des moyens financiers : « des moyens financiers pour augmenter la participation employeur à la protection sociale complémentaire (PSC) », « des moyens financiers qui malheureusement ne vont cesser de décroître »…
Conclusion
À l’aube du prochain mandat municipal, les collectivités locales se retrouvent à un carrefour stratégique : faire mieux avec moins. La double exigence de rigueur budgétaire et d’attractivité des métiers publics impose une réflexion de fond sur le modèle de gestion territoriale. Si les finances restent le nerf de la guerre, la clé de la réussite résidera avant tout dans la capacité des équipes à préserver le sens du service public, à renforcer la cohésion et à investir dans le capital humain.
La protection sociale, les conditions de travail, la formation et la reconnaissance apparaissent plus que jamais comme des leviers essentiels pour redonner envie d’exercer et d’innover dans la fonction publique territoriale. C’est en conjuguant équité, solidarité et engagement collectif que les collectivités pourront relever les défis du mandat 2026-2032 et continuer à faire vivre, au quotidien, la proximité et la qualité du service public.
Par Estelle Chevassu
* Une enquête réalisée par InfoPro Digital pour l’Union Mutame et le Courrier des Maires, du 08 au 25 avril 2025, auprès de 581 répondants(es) (567 répondants(es) en 2024) : élu(e)s, DRH, DGA/DGS, secrétaires de mairie, collectivités territoriales (majoritairement des communes de moins de 5 000 habitant(e)s et des intercommunalités).