L’enquête « Le Maire employeur, protecteur de ses agents » de mai 2025* nous permet des observations sur la qualité des services publics. Où en est-on ? Focus sur les grandes tendances de cette 2e édition, sur les évolutions par rapport à la 1ere édition de cette enquête, notamment concernant la protection sociale complémentaire (PSC).

Des services publics de qualité maintenus !

Pour plus de la moitié des collectivités interrogées, la qualité des services publics locaux s’est globalement maintenue au cours des deux dernières années. Près d’un tiers souligne même qu’elle s’est améliorée, et notamment les collectivités de taille importante. Une nouvelle qui se veut rassurante et positive, en sortie de période Covid, alors que les collectivités continuent donc de subir une détérioration de leur situation financière et qu’elles doivent également assumer de nouvelles obligations (petite enfance, efficacité énergétique, etc.).

Durant ce mandant, les collectivités estiment ainsi avoir eu les ressources suffisantes en matière de ressources humaines (RH) pour assurer la mise en œuvre de leurs politiques publiques. Pas d’évolution notable constatée sur le recrutement. Toutefois, près d’un tiers affirme avoir renforcé leurs équipes, et en particulier les grandes communes, plus dynamiques. Un recrutement un peu plus important que d’habitude est aussi pointé par la moitié des directeurs généraux adjoints en charge des RH (DGARH) et des directeurs des RH interrogés.

A noter : les recrutements concernent davantage de contractuels (74 % contre 54 % de titulaires), surtout au sein des collectivités de taille importante et des intercommunalités (métropoles, communautés de communes, communautés d’agglomération…). Un chiffre qui peut s’expliquer « par une pénurie de candidats titulaires, mais aussi par la recherche de profils spécifiques », comme le pointe le Baromètre HoRHizons 2025.

Quels freins au recrutement ?

Pour les collectivités ayant témoigné de difficultés de recrutement, les principales raisons sont :

  • le manque de moyens financiers impactant la rémunération (69%),
  • le manque de candidatures (qualifiées) sur certains postes (55%),
  • le manque d’attractivité de la Fonction publique territoriale (53%).

Conclusion

Malgré un contexte budgétaire tendu et des missions toujours plus nombreuses, les collectivités locales parviennent à maintenir le cap et à préserver la qualité de leurs services publics. Ce constat témoigne d’une véritable résilience des équipes territoriales, d’un engagement fort des agents, et d’une capacité d’adaptation remarquable face aux mutations des politiques publiques.

Cependant, la persistance des difficultés de recrutement, le poids croissant des contraintes financières et la dépendance accrue aux contractuels rappellent que la solidité du modèle territorial repose avant tout sur l’investissement humain et la reconnaissance des métiers. Pour que cette dynamique positive perdure, les prochaines années devront être celles d’une attractivité repensée, d’une politique RH ambitieuse et d’un accompagnement financier à la hauteur des enjeux.

Consulter l’étude éditoriale

Par Estelle Chevassu

* Une enquête réalisée par InfoPro Digital pour l’Union Mutame et le Courrier des Maires, du 08 au 25 avril 2025, auprès de 581 répondants(es) (567 répondants(es) en 2024) : élu(e)s, DRH, DGA/DGS, secrétaires de mairie, collectivités territoriales (majoritairement des communes de moins de 5 000 habitant(e)s et des intercommunalités).