A l’occasion de la Journée mondiale de la contraception, qui a eu lieu hier, nous avons souhaité revenir sur les évolutions et progrès dans ce domaine à destination des femmes mais aussi des hommes. Petit tour d’horizon dans notre revue de presse.

La contraception en 2023

En matière de contraception, on a tendance à avoir plus ou moins le schéma suivant en tête : préservatif dans la jeunesse, pilule entre 20 ans et la première grossesse, puis stérilet après les enfants. Pourtant les mentalités changent et les habitudes aussi. Depuis le débat de 2013 à propos du risque de thrombose veineuse des pilules dites de 3e et 4e génération, les jeunes femmes sont de plus en plus hésitantes à adopter cette méthode et se tournent ainsi vers le dispositif intra-utérin (DIU ou stérilet). Les chiffres montrent une nette augmentation de son utilisation entre 2010 et 2013 dans la tranche des 25-29 ans en passant de 8 à 16%. Actuellement, 22% des femmes de moins de 29 ans portent un DIU et un quart des 30-34 ans.
Les DIU non hormonaux (en forme de T et avec du cuivre qui rend les spermatozoïdes inactifs) ne conviennent pas à toutes les femmes, notamment celles ayant des règles abondantes. Côté DIU hormonaux, le modèle existant (Mirena) n’a qu’une taille standard à l’inverse de son cousin au cuivre. Cela est parfois problématique pour les femmes nullipares (sans enfants) car la pose peut s’avérer douloureuse. Néanmoins, l’utilisation de ce moyen de contraception devrait augmenter bientôt avec l’arrivée sur le marché du nouveau stérilet Jaydess (développé par les laboratoires Bayer), et spécialement adapté aux jeunes femmes avec ou sans enfants. Sa durée de vie est de 3 ans. L’avantage principal du stérilet est de ne plus avoir à se préoccuper de sa contraception pendant plusieurs années. Cependant il existe un certain nombre d’effets secondaires et de contre-indications dont il convient de discuter avec un(e) professionnel(le) de santé.

Contraception masculine : quoi de neuf docteur ?

Mise à part l’utilisation du préservatif ou de la méthode « radicale » de la vasectomie (qui consiste à sectionner les canaux qui connectent les testicules aux organes qui produisent le sperme), où en est la recherche concernant d’autres pistes pour les hommes ?
Dans une approche hormonale de la contraception masculine, l’idée est d’administrer une ou plusieurs hormones sexuelles afin d’arrêter la production de spermatozoïdes fonctionnels. Au cours des années passées, huit essais cliniques ont été menés sur différentes associations d’hormones. Elles ont permis d’en identifier certaines capables d’assurer une contraception efficace, réversible et sans effet indésirable gênant. Deux inconvénients majeurs néanmoins : ces traitements mettent plusieurs mois à agir et à ne plus agir après arrêt du traitement ; pour éviter la toxicité, les hormones doivent être administrées par injection ce qui limite leur praticité au quotidien.

Une autre piste intéressante concerne la contraception thermique. La maturation des spermatozoïdes nécessitent une certaine température au niveau des testicules, l’idée est donc de modifier celle-ci en faisant remonter les testicules au contact de l’abdomen pendant au moins 15 heures par jour. On y arrive grâce au port d’un anneau en silicone ou d’un système de harnais. L’effet contraceptif de cette méthode intervient au bout de 3 mois (et doit être confirmé par un examen en laboratoire). Néanmoins, les autorités de santé françaises ne reconnaissent pas cette méthode comme fiable et sans danger à long terme.

En parallèle, certaines études s’intéressent à l’utilisation de substances extraites des plantes (comme la triptonide) qui semblent empêcher les spermatozoïdes de se déplacer et de féconder un ovule.
Des chercheur(e)s américain(e)s, quant à eux/elles, tentent d’empêcher les canaux qui transportent les spermatozoïdes de se contracter, les condamnant ainsi à rester dans les testicules. Affaire à suivre donc…