La recherche médicale en oncologie continue de progresser, offrant de nouveaux espoirs aux patient(e)s atteint(e)s de cancers sévères. Récemment, les entreprises pharmaceutiques Pfizer et AstraZeneca ont présenté des résultats prometteurs pour leurs nouveaux traitements contre les cancers du poumon et du sein. On fait le point dans notre nouvelle revue de presse.

Pfizer : Le Lorlatinib contre le cancer du poumon

Le lorlatinib, développé par Pfizer, a confirmé son efficacité dans le traitement du cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC). Approuvé aux États-Unis sous le nom de « Lorbrena » et en Europe sous « Lorviqua », ce médicament a démontré des résultats significatifs lors d’un essai clinique de cinq ans.

Cet essai, impliquant plusieurs centaines de patient(e)s, a montré que le lorlatinib pouvait réduire de manière substantielle la progression de la maladie. Plus de 60% des patient(e)s traité(e)s avec ce médicament étaient encore en vie sans progression de leur cancer après cinq ans, contre seulement 8% pour ceux ayant reçu un traitement de génération antérieure, le crizotinib. Despina Thomaidou de Pfizer a souligné une réduction de 81% du risque de progression de la maladie ou de décès, qualifiant ces résultats de « sans précédent ».

Osimertinib : Un espoir pour les patient(e)s opéré(e)s du cancer du poumon

AstraZeneca, en collaboration avec Daiichi Sankyo, a également fait état de succès notables avec deux de ses traitements : l’osimertinib et le trastuzumab deruxtecan (Enhertu).

Présenté à la conférence annuelle de spécialistes du cancer à Chicago, l’osimertinib, commercialisé sous le nom de Tagrisso, a montré des résultats impressionnants pour les patient(e)s atteint(e)s de CPNPC avec une mutation du récepteur de facteur de croissance épidermique (EGFR). L’essai clinique, impliquant 680 participant(e)s à un stade précoce de la maladie, a révélé que le traitement réduisait de moitié le risque de décès post-opératoire. Après cinq ans, 88% des patient(e)s traité(e)s étaient encore en vie, contre 78% pour ceux ayant pris un placebo.

De son côté, le trastuzumab deruxtecan (Enhertu) a montré des résultats prometteurs dans un essai de phase III pour les patientes atteintes de cancer du sein métastatique HR-positif, HER2-faible. Enhertu a amélioré la survie sans progression (SSP) en la portant à une médiane de 13,2 mois contre 8,1 mois pour la chimiothérapie standard, réduisant ainsi le risque de progression de la maladie ou de décès de 38%. Ces résultats seront détaillés lors de la réunion annuelle 2024 de l’ASCO.

Vers des thérapies personnalisées

Les avancées présentées par Pfizer et AstraZeneca marquent un tournant dans le traitement du cancer. La personnalisation des thérapies, en fonction des caractéristiques génétiques spécifiques des tumeurs, s’avère être une voie de plus en plus prometteuse. Comme l’a souligné Nathan Pennell de la Cleveland Clinic Foundation, « nous devrions fermer la porte à un traitement indifférencié pour tous ».

Ces développements rappellent l’importance cruciale des essais cliniques et de l’innovation continue pour offrir des traitements plus efficaces et améliorer la qualité de vie des patient(e)s. Les succès récents de Pfizer et AstraZeneca montrent que la recherche intensive et la collaboration internationale peuvent conduire à des progrès significatifs dans la lutte contre le cancer.

Julia Rodriguez